Actualité de la Compagnie du Moment
Créations en tournée
Cette langue que je n’ai pas choisie
La page dédiée à Cette langue
- Le 24 janvier à 20 heures, au théâtre Les Allos, Espace des Allobroges, 14 place des Allobroges, 74300 CLUSES : réserver
Disponible à la diffusion : création de la Compagnie du Moment
Le combat
Disponibles à la diffusion : créations d’autres compagnies, auxquelles nous prenons part
L’homme d’à côté
Les histoires de la Baraque.
Nous travaillons aussi avec la Compagnie Aour.
Les stages de clown à venir
- Novembre 2024, du 13 au 29, à Cap Étoile, à Montreuil (93100)
- Mars 2025, du 10 au 28, à Bruxelles, La Roseraie
La Compagnie du Moment poursuit sa recherche théâtrale à partir du clown
Un clown qui s’inspire de la personne, permet, par la rigueur de sa technique, de révéler une parole, un espace de jeu où l’émotion, la sensation sont la matière première de la création. Parce que nous tentons d’allier dans la recherche, l’essence du clown et la singularité de la personne, en retour, il nous parle de nous. Par la nature même de cette recherche, « formation » et « création » sont intimement liées.
Retrouver les fondements du théâtre, les outils radicaux de la présence en scène. Ouvrir des espaces de jeu différents parce que décalés et, par là, développer la créativité et ouvrir des champs d’expressions. Nous sommes, humains, des êtres d’habitudes. Les habitudes sont bonnes, jusqu’à un certain point, elles nous ont permis de vivre plus ou moins correctement jusqu’à aujourd’hui, quel que soit l’âge que nous avons. Qui dit habitude, dit une seule manière de faire. Et si cette manière ne convient plus ou devient impossible pour quelque raison que ce soit (une douleur, une fracture ou tout autre type d’empêchement), on se retrouve vite très handicapé, on ne peut plus faire. Questionner les habitudes, explorer les possibilités multiples dont le cerveau est capable non seulement du point de vue du corps en mouvement, mais aussi de la capacité réflexive, rend toute personne plus libre, moins limitée. Questionner les petits systèmes, les zones de conforts, de fonctionnements habituels, souvent mis en place au fil de la pratique, au fil des ans durant lesquelles généralement il n’y a pas de temps, pas de place pour cela est hautement nécessaire. Nécessaire d’un point de vue artistique pour sortir du familier, du convenu, pour offrir une expression qui reste inattendue, inespérée. Et là où il y a de l’inespéré, il y a convocation chez le spectateur d’un état alerte, tout est question. Le spectateur devient actif dans son écoute, dans son regard, il ne peut plus être passif. Il est concerné.
Vincent Rouche
Ce clown est solitaire
En lui, l’Auguste et le clown blanc ne font plus qu’un
Devenu serviteur de lui-même, il n’est plus soumis qu’à la seule tyrannie de ses désirs, de ses craintes, de ses élans, de ses empêchements. De la sensation la plus subtile à l’émotion la plus violente, il nous offre sa transparence, nous donnant à voir et à entendre ce qui le fait vivre et le fait agir. Attentif au moindre signe qui affleure, l’acteur sait se laisser surprendre et guide l’impulsion.
De l’esquisse du geste qui échappe, il s’empare et l’étire jusqu’au déploiement pour mieux nous le montrer. De la même manière, il peut partir d’un son ou d’une bribe de phrase et aller jusqu’à l’articulation d’une parole pour mieux nous faire entendre. C’est ainsi qu’il piège l’inconnu de lui-même, c’est ainsi qu’il constate l’abîme infranchissable entre ce qu’il est et ce qu’il voudrait être. Au cœur de la distorsion jaillit la parole, organique, elle passe par le corps entier. Parce que nous tentons d’allier dans la recherche, l’essence du clown à la singularité de la personne, en retour, il nous parle de nous.
En lui, qui ne peut vivre que dans l’instant, sans aucun recul sur ce qui lui arrive, on peut lire « à livre ouvert ». Il sait accueillir l’échec, la douleur, faire resurgir la joie. « L’accident », heureux ou malheureux, devient tremplin pour aller plus haut, plus loin. Si, la tête dans les airs, il se déplace dans le souffle du rire, lorsque tôt ou tard immanquablement il se retrouve le nez par terre, c’est à l’acteur, toujours en éveil, de le faire rebondir.
Anne Cornu
À lire aussi
Entretien de François Deschamps avec Vincent Rouche paru le 13 avril 2021 sur le site de la Grande Famille des Clowns