Compétences visées dans les stages de clown

Compétences visées

Appropriation de l’espace scénique

Lire l’espace, le volume (la géométrie), se lire dans l’espace et y inscrire le geste, le mouvement et le mettre en valeur. Prendre conscience de ce qui dans la géométrie existe, mais qu’on ne peut qu’imaginer ou sentir, et qui agit sur nous, en nous : axes, lignes horizontales et verticales, obliques, droites et courbes, seuils, distances, perspectives, etc., et expérimenter de manière concrète le rapport qui s’installe entre le public et soi dans le volume et découvrir les possibilités multiples de jeu que cela implique. Se laisser porter par ce qui dans le réel stimule l’imagination (couleur, contraste, formes, lumières et ombres, rythmes, etc.) et faire en sorte que cette stimulation devienne source d’écriture, d’image, de désir.

Technique de relaxation

Gérer le stress, le trac, la peur. Porter l’attention à ce qui est donné à voir et à entendre, ainsi qu’aux outils, aux règles qui permettent le travail, qui autorisent l’action et faire en sorte que l’émotion n’empêche ni la pensée ni l’action, mais deviennent source de jeu.

« Le metteur en scène c’est quelqu’un qui élimine la peur des acteurs – ils sont pleins de peur – mais une fois la peur levée, ils deviennent tellement beaux… il faut beaucoup de chaleur pour lever cette peur. Comme j’ai la chance d’être un homme tellement faible, ils savent que je ne triche pas… » Klaus Michael Grüber

Technique de rythme et d’écoute

Identifier les sons, les rythmes, et par jeu, empathie, imitation, développer une approche ludique du rythme et de la coordination. Construire des phrases, des histoires à partir d’une sélection d’éléments rythmiques et/ou sonores. Différencier les sons ou les bruits, de l’image qui est visible (comme quand, au cinéma, on entend le son d’une action qu’on devine, mais qu’on ne voit pas, ou encore comme à la radio) et laisser l’imaginaire se nourrir de cette différenciation au service de l’écriture au plateau, c’est-à-dire de ce qui est visible.

Technique pour le clown

Reconnaître, décrire et traiter la matière de jeu : geste, grain de voix, mots, musicalités, spacialité, rythmes… Pour cela, développer la capacité d’observer les choses telles qu’elles se présentent, ainsi que les relations, les liens entretenus entre les choses observées, voir et entendre ce qui se raconte, ce que ça raconte, sans projection ni interprétation, et se laisser surprendre par les sens possibles sans s’enfermer dans le convenu, c’est-à-dire ouvrir le sens des choses.
Traiter cette matière de jeu pour qu’elle soit au service de la fiction, des idées, des désirs, de l’histoire qui se raconte, pour ne pas en rester à l’état d’idée.
Décrire la sensation du moment, et ouvrir le sens, dire ce que l’on ne sait pas encore, c’est-à-dire ce qui se découvre dans l’instant du jeu. Donner à voir et / ou à entendre ce que ça convoque en termes d’images, de pensées, de sensations nouvelles, de souvenir.
Être dans l’inattendu, c’est-à-dire sortir du convenu et jouer du pied de la lettre, de l’empêtrement, de la récurrence, de la redondance, etc.
Différencier le joueur et la créature et faire jouer clairement la différenciation dans l’écriture au plateau.
Concevoir un costume et un maquillage.

Technique corporelle et du mouvement scénique

Travailler à l’usage de soi, reconnaître et prendre conscience des usages habituels, explorer d’autres possibilités fonctionnelles et fréquenter la verticalité au sens squelettique du terme ainsi que les déséquilibres possibles, et mettre ces explorations au service du jeu et de l’écriture au plateau.
Intégrer et jouer d’une corporalité qui répond aux besoins de la créature clownesque ainsi que de l’écriture au plateau, c’est à dire par exemple une marche non habituelle, investie, habitée du désir, de l’intention, de l’émotion.
Distinguer les natures des gestes (survie, maniérisme, agitation, redondance, illustratif, habituel, familier, de désir et de besoin), et être capable de les inhiber (au sens de retenir, ne pas faire) et/ou d’en jouer et de les mettre au service de l’écriture au plateau.
Prendre conscience de l’exactitude des gestes, des signes et notamment du dessin du corps et de sa situation géographique dans l’espace de la scène ainsi que son orientation et celle du visage et du regard et être capable de donner à voir cette conscience et de la mettre au service de l’écriture au plateau et de la créature clownesque.

Technique d’improvisation

Se préparer mentalement et physiquement et décider d’objectifs de travail ainsi que d’un projet d’écriture (que confier à sa créature clownesque ?) et les mettre en œuvre dans le processus d’écriture au plateau.
Développer la capacité d’observer les choses telles qu’elles sont, telles qu’elles se présentent et les mettre en question à l’aide d’outils (l’étirement ou le prolongement, la répétition ou la récurrence, le suspens, la distribution du regard, l’empêtrement, le décalage, l’aveu, etc.) en sorte que cela serve à modeler l’écriture au plateau, l’histoire qui se raconte.
Questionner la matière gestuelle, sonore, verbale : 1 – Qu’est-ce que j’ai vu, entendu ? 2 – Qu’est-ce que ça me fait vivre ? Qu’est-ce que ça me raconte ? 3 – Quelles sont les possibilités qui font sens pour la suite ? Quels désirs d’action ?
Distinguer les trois temps de la construction : je propose, je confirme, je vais au bout ou j’altère.
Partir du presque rien, de ce qui est là, sans vouloir quoi que ce soit et savoir définir le sujet à partir de ce qui se présente.
Jouer avec des règles du jeu (notamment « un temps avant d’agir », « quand quelque chose attire l’attention, le regarder avec tout le visage », « quand quelque chose échappe, feindre d’en être l’instigateur ») en vue de développer une présence qui prend en compte l’environnement dont font partie le ou la partenaire, le public, mais aussi toutes choses visible et/ou audible, et donner à voir les effets de cette présence dans l’écriture au plateau.

Technique du souffle et de la voix

Utiliser le souffle en sorte qu’il serve la présence en scène.
S’affranchir de la voix sociale et laisser l’air être le véhicule des vibrations, des émotions et entendre les voix du moment et les laisser jouer.
Faire du lien entre la verticalité au sens squelettique du terme (transmission du mouvement et des forces à travers le squelette) et l’usage du souffle et de la voix.

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